La justice sénégalaise a ordonné le renvoi de l’opposant devant un tribunal criminel pour viols présumés d’une employée d’un salon de beauté, Adji Sarr.
L’éventualité d’un procès se précise pour Ousmane Sonko. Le doyen des juges a signé, mardi 17 janvier, l’ordonnance de renvoi de l’opposant à Macky Sall devant un tribunal criminel pour viols et menaces de mort, motifs retenus pour son inculpation en 2021.
Adji Sarr, la plaignante dans cette affaire, « est satisfaite » de cette décision, a déclaré son avocat, Me El Hadji Diouf. « Elle apprécie le fait que, malgré la campagne de mensonges et de manipulations des partisans de M. Sonko qui ont peur du procès, le juge ait tenu bon », a-t-il poursuivi.
Sonko dénonce une machination
L’un des avocats du leader des Patriotes du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef), Me Cheikh Khoureyssi Ba, a confirmé le renvoi de son client. Il a toutefois souligné que l’ordonnance était susceptible de recours et a dit son intention d’interjeter appel.
Cette affaire soulève une inconnue supplémentaire dans la campagne à venir pour l’élection présidentielle de 2024 au Sénégal. Ousmane Sonko, arrivé troisième à la présidentielle de 2019, a d’ores et déjà déclaré sa candidature. Mais les potentielles suites judiciaires de cette affaire pourraient contrarier ses ambitions de briguer la magistrature suprême. L’opposant a toujours dénoncé une machination ourdie par le président Macky Sall pour l’écarter, ce que ce dernier réfute.
Son arrestation, à la suite de la plainte pour viols et menaces de mort déposée contre lui par Adji Sarr, employée d’un salon de beauté de Dakar où il allait se faire masser, avait par ailleurs contribué à déclencher en mars 2021 plusieurs jours d’émeutes meurtrières, de pillages et de destructions qui avaient fait au moins une douzaine de morts.