Elles ne sont plus les bienvenues. Le Burkina Faso a demandé cette semaine le départ des troupes françaises de son sol dans un délai d'un mois, dans un contexte de tensions croissantes entre les deux pays depuis plusieurs mois.
''Le gouvernement burkinabè a dénoncé mercredi dernier l'accord qui régit depuis 2018 la présence des forces armées françaises sur son territoire'', a annoncé samedi 21 janvier l'Agence d'information du Burkina (AIB).
''Cette dénonciation faite le 18 janvier 2023 donne, selon les termes de l'accord du 17 décembre 2018, un mois aux Forces armées françaises pour quitter le territoire burkinabè'', poursuit l'agence officielle. Selon une source proche du gouvernement citée par l'AFP, les autorités ont demandé ''le départ des soldats français dans un bref délai''. ''Ce n'est pas la rupture des relations avec la France. La notification concerne uniquement les accords de coopération militaire'', a-t-elle précisé.
Un rapprochement avec Moscou
La France, ex-puissance coloniale, est contestée au Burkina Faso depuis plusieurs mois. Plusieurs manifestations, la dernière vendredi, ont récemment eu lieu à Ouagadougou pour exiger le retrait de la France de ce pays sahélien, qui héberge un contingent de près de 400 forces spéciales françaises.
Les autorités du Burkina ont dernièrement manifesté leur volonté de diversifier leurs partenariats, notamment en matière de lutte contre le jihadisme qui mine ce pays depuis 2015. Parmi les nouveaux partenaires envisagés par Ouagadougou, la Russie, dont le drapeau est arboré dans les manifestations anti-françaises. C'est ''un choix de raison dans cette dynamique'' et ''nous pensons que notre partenariat doit se renforcer'', a souligné la semaine dernière le Premier ministre burkinabè, Apollinaire Kyélem de Tembela, à l'issue d'une entrevue avec l'ambassadeur de Russie Alexey Saltykov. Début décembre, il avait fait une visite discrète à Moscou.