Il est désormais interdit de dire du mal de son pays au Zimbabwe. La loi « Patriotique » a été signée par le président Emmerson Mnangagwa vendredi 14 juillet après son adoption par le législatif.
Arrivé au pouvoir par un coup d'État en 2017 en renversant Robert Mugabe, le président est accusé de vouloir faire taire toute voix discordante. Ce nouvel amendement du code pénal risque de museler encore l'opposition, alors que Emmerson Mnangagwa est candidat à sa réélection lors des élections générales du 23 août.
Est désormais considéré comme un crime « l'atteinte délibérée à la souveraineté et à l'intérêt national du Zimbabwe », et sera également sanctionnée toute personne qui participe à des réunions ou rencontre des personnes qui font la promotion des sanctions à l'encontre du Zimbawe.
Amnesty international a dénoncé début juin une loi trop « vague » et aux contours très larges. Plus inquiétant encore pour Amnesty, cette loi « patriotique » « permettrait de condamner à mort des personnes perçues comme critiques à l’égard du gouvernement ».
« Le rôle de cette loi est de s'assurer que les citoyens aiment leur pays [...] vous devez être patriote », a commenté Monica Mutsvangwa, la ministre de l'Information, lors d'une interview télévisée en Afrique du Sud.
« Ce texte confirme que le Zimbabwe est une dictature à part entière avec un régime pire que celui de Robert Mugabe », dénonce sur Twitter l'avocate Fadzayi Mahere, porte-parole de la Coalition des citoyens pour le changement. Ce nouveau parti, créé en 2022, est porté par Nelson Chamisa, l'opposant numéro à Emmerson Mnangagwwa dans la course à la présidentielle. Ses militants ont déjà subi des vagues d'arrestations et de nombreuses procédures judiciaires.
Le président Emmerson Mnangagwa a reçu la visite et le soutien de l'ancien boxeur professionnel américain Floyd Mayweather vendredi 14 juillet, qui a, en pleine campagne électorale, appelé à voter pour le chef de l'État. L’athlète l’a qualifié de « personne incroyable au service du peuple ». Floyd Mayweather avait été invité par un magnat des mines et membre du Zanu-PF, le parti au pouvoir au Zimbabwe.