À l’occasion d’une interview télévisée donnée ce samedi 5 octobre, le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, réélu il y a un mois avec 84,3% des voix, s’est exprimé sur les relations entre son pays et la France, a rapporté 20 minutes. Le président, qui a annoncé refuser de se rendre en France pour une visite diplomatique, a évoqué un sentiment de malaise et d’humiliation.
Cette visite était pourtant attendue depuis le printemps 2023. Plusieurs fois repoussée, l’idée a été définitivement mise en pause après que la France a choisi d’apporter son soutien au Maroc sur ses revendications autour du Sahara occidental, à la fin du mois de juillet 2024. Depuis, Alger a rappelé son ambassadeur, et les relations entre les deux pays sont au mieux glaciales.
L’Algérie exige reconnaissance et réparation
Abdelmadjid Tebboune a également accusé la France d’avoir commis un « génocide » sur le territoire algérien, mettant en place un « premier grand remplacement » dont la population a été victime, au moment de la colonisation française (entre 1830 et 1962, a rappelé 20 minutes).
« Je n’accepte pas les mensonges sur l’Algérie. Nous étions une population d’environ quatre millions, et 132 ans plus tard nous étions à peine neuf millions. Il y a eu un génocide », a asséné le président, qui « demande la vérité historique » pour son peuple. Selon lui, une « minorité haineuse » en France empêche l’avancée de ce dossier de devoir de mémoire.
Le président algérien a également glissé des doléances concernant les zones de son pays où l’État français a conduit en tout une vingtaine d’essais nucléaires. « Vous voulez qu’on soit amis, venez nettoyer les sites », a-t-il lâché.