Par deux décrets signés le 21 février 2024, le président de la République, Paul Biya, revoit à la hausse les allocations familiales et salaires des agents publics. Dans un premier décret, le chef de l’État revalorise « à 4500 FCFA par enfant à charge et par mois » les allocations familiales servies aux travailleurs par la Caisse nationale de la prévoyance sociale et par le ministère des Finances. Ce qui consacre une hausse des allocations familiales de plus de 60% par rapport aux 2800 payés jusqu’ici.
Dans son deuxième décret, Paul Biya rehausse « la rémunération mensuelle de base des personnels civils et militaires à 5% ». Cette nouvelle revalorisation qui intervient en l’espace d’un an (5,2% en 2023) « est effective depuis le 1er février 2024 », précise le décret présidentiel. Elle avait été annoncée dans un communiqué signé le 2 février dernier par le secrétaire général des services du Premier ministre, au terme des concertations entre le gouvernement et les partenaires sociaux.
Dans son communiqué, Magloire Séraphin Fouda citait la revalorisation de 5% du salaire de base des agents publics comme l’une des mesures d’accompagnement visant à préserver le pouvoir d’achat, suite à la nouvelle augmentation en février dernier de 15% des prix à la pompe du super et du gasoil dont le litre coûte respectivement 840 FCFA et 828 FCFA.
Cependant, ce relèvement des salaires des agents publics et des allocations familiales devrait avoir un impact limité sur le pouvoir d’achat des populations, compte tenu de la flambée des prix sur le marché. D’après le rapport sur l’évolution de l’inflation en 2023 et perspectives pour 2024, publié le 13 février 2024 par l’Institut national de la statistique (INS), l’augmentation des prix des carburants va entrainer une répercussion directe ou indirecte sur les autres prix, notamment ceux du transport, des produits vivriers et des produits manufacturiers. À en croire le statisticien national, le taux d’inflation devrait se maintenir aux alentours de 7% en 2024, alors que le gouvernement prévoit le repli de cet indicateur à 4% contre 7,4% en 2023.
Par ailleurs, cette revalorisation devrait augmenter les dépenses du personnel de l’État. D’après la loi de finances 2024, ces dépenses sont projetées à 1698 milliards de FCFA (+8,1%) en glissement annuel. Elles sont constituées des salaires projetés à 1357 milliards de FCFA, des pensions de 269,7 milliards de FCFA et des autres dépenses de personnel de 71,3 milliards de FCFA.