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William Ruto : « En quoi le M23 est-il le problème de Kagame ? C’est un problème congolais »
Crise sécuritaire dans l’est de la RDC, rencontre avec Joe Biden, déploiement de forces militaires en Haïti, rôle de l’Afrique dans la transition énergétique… Le président du Kenya, invité de l’Africa CEO Forum 2O24, a accordé un entretien vidéo à Jeune Afrique et The Africa Report.

« En tant que chefs d’État, lors d’une réunion, nous avons demandé : le M23, les membres de ce groupe sont-ils des Rwandais ou des Congolais ? Et la RDC nous a dit : ‘Ce sont des Congolais.’ Fin du débat. Si ce sont des Congolais, comment est-ce que cela devient un problème du Rwanda ? Comment est-ce que cela devient un problème de Kagame ? »

Urgence climatique

Pour William Ruto, le président du Kenya, la crise sécuritaire dans l’est de la RDC et les tensions actuelles entre Félix Tshisekedi et Paul Kagame ne pourront se résoudre que par « une solution congolaise ». C’est ce qu’il a expliqué à Jeune Afrique et The Africa Report, lors d’un entretien vidéo réalisé en marge de l’Africa CEO Forum 2024 qui s’est tenu les 16 et 17 mai à Kigali.

C’est sans langue de bois, et avec verve, qu’il a livré sa vision d’un nécessaire rééquilibrage des rapports de force entre l’Afrique et l’Occident, en particulier sur la brûlante urgence climatique. Pour William Ruto, qui se fait le porte-voix du continent sur cette question aussi cruciale que complexe, les termes du débat ont « significativement changé » ces dernières années, voire ces derniers mois.

Celui qui, en septembre 2023, a accueilli et présidé le Sommet africain pour le climat, à l’issue duquel le continent a dressé une liste d’exigences en amont de la COP28, les Occidentaux n’ont désormais « plus d’autres choix » que d’écouter la voix de l’Afrique. « L’Afrique ne peut pas continuer à être victime. Nous voulons aussi amener des solutions, pas seulement pour les problèmes africains, mais aussi pour les problèmes mondiaux », insiste-t-il notamment.

Mission en Haïti

William Ruto – qui se rendra à Washington le 23 mai, la première visite d’État d’un dirigeant africain aux États-Unis depuis le Ghanéen John Kufuor en 2008 -, est également revenu sur le déploiement de troupes kényanes en Haïti. En effet, Nairobi a accepté de prendre la tête de la mission validée en octobre par le Conseil de sécurité de l’ONU, largement financée par l’administration Biden qui, elle, n’envoie aucun homme sur le terrain. Une situation qui créé la polémique au Kenya où certains accusent William Ruto d’accepter de se voir « déléguer » la politique haïtienne des États-Unis. « Nous ne faisons pas cela pour l’Amérique, ni pour personne d’autre, nous faisons cela pour l’humanité. Les Haïtiens sont des Africains, comme nous. Les Haïtiens sont des êtres humains. Nous sommes des citoyens mondiaux responsables en tant que pays », leur répond le président kényan.

Aux côtés du président rwandais Paul Kagame et du président mozambicain Filipe Nyusi, William Ruto a participé aux intenses débats qui ont animé l’Africa CEO Forum 2024*. Les trois chefs d’État ont notamment plaidé pour remettre l’Union africaine au centre de la diplomatie économique du continent. « Nous devons utiliser l’UA comme un instrument de notre diplomatie économique, tout en nous assurant que la Zlecaf fonctionne et que les frontières arrêtent d’être des barrières, mais deviennent des ponts entre nos pays », a-t-il notamment plaidé lors de la session de clôture d’un ACF 2024 qui aura rassemblé plus de 2 500 décideurs politiques et économiques du continent.

Source: avec Jeune Afrique