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Au Mali, le dialogue national recommande de « proroger la transition » militaire de plusieurs années
Les soutiens de l'Armée au pouvoir au Mali ont ouvert vendredi la voie à « deux à cinq ans » supplémentaires de régime militaire, ainsi qu’à la candidature du colonel Assimi Goïta à une future présidentielle.

Des centaines de participants à des consultations nationales qui devaient proposer des solutions à la crise sécuritaire et politique au Mali ont recommandé, ce vendredi 10 mai à Bamako, de prolonger de plusieurs années le régime militaire. Ils ont aussi demandé que le chef de la junte, le colonel Assimi Goïta, se présente à la présidentielle qui devrait mettre fin à la période de transition, selon les recommandations lues au terme de ce « dialogue inter-Maliens » et diffusées par la télévision d’État.

L’application de ces préconisations ne fait guère de doute de la part du régime militaire en place. « J’engage les organes de la transition à prendre les dispositions qui s’imposent pour la mise en œuvre diligente » de ces propositions, a déclaré Assimi Goïta à la clôture d’une semaine de ce dialogue national, qui a été boycotté par une grande partie de ce qui reste de l’opposition.

« Au titre des questions politiques et institutionnelles, le dialogue inter-malien recommande [de…] proroger la durée de la transition de deux à cinq ans » et de « susciter la candidature du colonel Assimi Goïta à la prochaine élection présidentielle », a déclaré le rapporteur du comité de pilotage des consultations, Boubacar Sow, sous les acclamations.

Échéance

Les militaires s’étaient engagés en 2022 à rendre le pouvoir aux civils en mars 2024 après des élections, à l’issue de deux années d’une période dite de « transition ». Ils ont manqué à cet engagement, pris à l’époque sous la pression de la Communauté des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) et de sanctions rigoureuses de la part de l’organisation.

Le non-respect de cette échéance n’a surpris personne, bien que les militaires aient fait adopter en 2023 par référendum une nouvelle Constitution. Le Premier ministre nommé par la junte, Choguel Kokalla Maïga, a déclaré en avril que des élections n’auraient lieu que quand le pays serait définitivement stabilisé.

Les colonels ont suspendu les activités des partis politiques en avril en leur reprochant leurs critiques contre le non-respect de leurs engagements et contre le « dialogue ». Le soutien à une candidature d’Assimi Goïta à une future présidentielle était considéré comme très probable.

Les participants ont aussi recommandé d’élever au grade de général le colonel Goïta ainsi que cinq membres éminents de la junte. Ils ont préconisé de durcir les conditions de création des partis, de réduire leur nombre et de leur couper tout financement public. Ils ont demandé la dissolution des nombreux groupes d’autodéfense et milices.

Source: avec AFP