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Trump annonce que le successeur «numéro un» d’al-Baghdadi a aussi été «éliminé»
Donald Trump a annoncé mardi 29 octobre que le successeur « numéro un » du chef du groupe Etat islamique tué lors d’un raid des forces américaines le week-end dernier avait lui aussi été « éliminé ».

« Viens d’avoir confirmation que le remplaçant numéro un d’Abou Bakr al-Baghdadi avait été éliminé par les troupes américaines. (Il) aurait très certainement pris la tête (du groupe) - Maintenant il est mort aussi! », a tweeté le président américain.

Le locataire de la Maison-Blanche n’a pas donné l’identité de cet individu ni fourni de détails sur les circonstances de son décès.

Il n’était pas clair dans l’immédiat si Donald Trump faisait référence à la mort dimanche du porte-parole de l’EI. Les forces kurdes avaient en effet annoncé le décès, lors d’un nouveau raid dans le nord de la Syrie, d’Abou Hassan al-Mouhajir, « bras droit d’Abou Bakr al-Baghdadi et porte-parole de l’organisation Daech ».

Quel successeur pour al-Baghdadi ?

La mort du chef d’Abou Bakr al-Baghdadi a ouvert la question de sa succession à la tête du mouvement djihadiste mais la liste des potentiels remplaçants est courte, soulignent les experts.

Et elle a encore été raccourcie avec l’annonce de la mort du porte-parole de l’EI Abou Hassan Al-Mouhajir, une figure qui faisait partie des remplaçants possibles.

Les comptes associés à l’EI sur les réseaux sociaux n’ont pas mentionné jusqu’à présent la mort de Baghdadi et il n’y est logiquement pas question de successeur.

Mais selon Hicham al-Hachémi, un expert irakien de l’EI, deux candidats pourraient être sur les rangs : Abou Othman al-Tounsi et Abou Saleh al-Jouzrawi, aussi connu sous le nom de Hajj Abdallah.

Le premier est un ressortissant tunisien qui préside le conseil de choura de l’EI, un organe politique consultatif, sur lequel on sait très peu de choses, explique l’expert. Le second est un Saoudien présidant le « Conseil des délégués » de l’EI, qui détient un rôle exécutif.

Les deux hommes, explique Hicham al-Hachémi à l’AFP, ont le même handicap, majeur : aucun n’est originaire de Syrie ou d’Irak - Baghdadi était Irakien -, les deux pays dont la grande majorité des combattants de l’EI est issue. Choisir un chef sans tenir compte de ce facteur « pourrait conduire à des défections », note l’expert.

Aymen Jawad Tamimi, un universitaire spécialisé sur la question, fait lui aussi mention de Hajj Abdallah comme héritier potentiel. On sait peu de choses de lui si ce n’est que son nom a été cité comme « adjoint de Baghdadi » dans des documents qui ont fuité de l’EI. « A ma connaissance, il n’est pas mort », précise l’universitaire.

Une autre figure du groupe revient régulièrement parmi les dirigeants possibles : Abdallah Qardash, un ancien officier de l’armée irakienne qui fut emprisonné avec Baghdadi en 2004 à Bucca, une prison alors sous commandement militaire américain.

Mais, selon Hicham al-Hachémi, la mort d’Abdallah Qardash en 2017 a été annoncée par plusieurs membres de sa famille, notamment sa fille qui se trouve aux mains des services de renseignement irakiens.

Nouvelles alliances ?

Quel que soit le successeur de Baghdadi, sa tâche sera complexe alors que le mouvement a dû, après ses défaites militaires, se dissoudre en une multitude de cellules clandestines en Syrie et en Irak, avec des communications difficiles dans des pays en plein chaos.

Baghdadi avait dû faire face à une contestation interne de ses choix stratégiques lors de la chute du « califat » en mars dernier, alors qu’il était accusé par certains combattants djihadistes de briller par son absence.

Baghdadi mort, « des affiliés de l’EI pourraient changer d’allégeance ou simplement décider de ne pas confirmer leur allégeance à son successeur », explique à l’AFP Nate Rosenblatt, chercheur à l’université d’Oxford.

De nouvelles alliances pourraient renforcer des groupes djihadistes rivaux de l’EI, comme Hayat Tahrir al-Cham (HTS, ex-branche syrienne d’Al-Qaïda) ou Hourras al-Din, un groupuscule extrémiste, note Nate Rosenblatt.

Max Abrahms, de la Northeastern University à Boston, estime que la succession de Baghdadi n’aura de toute façon pas d’impact majeur sur le terrain. « Peu importe le nom de celui qui prendra la place de Baghdadi », déjà quasi-invisible depuis 2014, assure-t-il.

« Au niveau des prises de décision, des opérations et du recrutement, l’EI a toujours été beaucoup plus décentralisé qu’al-Qaïda. »

Quand Ben Laden a été tué en 2011, également dans un raid américain, la question de son remplacement était bien plus cruciale car il était beaucoup plus impliqué et dirigeait une structure nettement plus centralisée.

Or, selon Max Abrahms, « peu de groupes djihadistes, si ne n’est aucun, n’ont une organisation aussi bureaucratique que l’EI ».

al-Baghdadi immergé en mer

Dimanche, le président Trump avait annoncé la mort du chef de l’EI Abou Bakr al-Baghdadi lors d’une opération militaire américaine dans le nord-ouest de la Syrie, menée dans la nuit de samedi à dimanche.

Il avait livré un récit détaillé du raid au cours duquel Baghdadi avait été acculé par les forces américaines puis s’était fait sauter avec sa ceinture d’explosifs.

Le corps du chef de l’EI a été immergé en mer, a dit lundi à l’AFP un responsable du Pentagone, une sépulture maritime choisie pour éviter qu’une éventuelle tombe ne devienne un lieu de pèlerinage.

Source: L'OBS