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Pyongyang procède à deux tirs de projectiles, les premiers depuis mai
La Corée du Nord multiplie, depuis quelques semaines, les signaux montrant son mécontentement à l’approche des exercices conjoints américano-sud-coréens.

Le tir de deux « projectiles non identifiés » par la Corée du Nord et le renoncement à une rencontre avec le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo témoignent des difficultés persistantes entourant la reprise du dialogue avec les Etats-Unis sur la dénucléarisation.

D’après l’armée sud-coréenne, les projectiles en question ont décollé de la région de Wonsan (Est) à 5 h 34 et 5 h 57 du matin, jeudi 25 juillet. Ils auraient parcouru 430 km au-dessus de la mer de l’Est (Mer du Japon). « L’armée surveille de près la situation au cas où de nouveaux tirs auraient lieu, tout en se tenant prête », a expliqué l’état-major. Séoul a appelé Pyongyang à cesser toute action faisant monter les tensions.

« Nous sommes au courant des informations sur un lancement de projectiles à courte portée depuis la Corée du Nord, a déclaré de son côté Washington à l’agence sud-coréenne Yonhap. Nous n’avons pas d’autres commentaires à faire. » Les tirs ont aussi été confirmés par le Japon qui précise que les projectiles n’ont pas atteint sa zone économique exclusive.

Pyongyang n’avait pas procédé à de tels tirs depuis le début du mois de mai. Le 9, deux missiles à courte portée avaient été lancés. Auparavant, le 4, son armée avait procédé à l’essai d’un « nouveau type d’arme tactique guidée ».

Des sources diplomatiques citées par Yonhap ont aussi laissé entendre, jeudi, que le ministre nord-coréen des affaires étrangères, Ri Yong-ho, ne participerait pas au forum régional de l’Association des nations du sud-est asiatique (ASEAN) prévu du 1er au 3 août à Bangkok (Thaïlande). Il était question qu’il y rencontre le chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo.


Moyen de parvenir à la dénucléarisation

Ces développements interviennent moins d’un mois après la rencontre du 30 juin à Panmunjom – unique point de contact de la zone démilitarisée (Demilitarized Zone, DMZ) qui coupe la péninsule coréenne en deux – entre le dirigeant du Nord, Kim Jong-un, et le président des Etats-Unis, Donald Trump.

Les deux hommes se retrouvaient après l’échec de leur sommet d’Hanoï, en février, qui avait consacré le fossé les séparant sur le moyen de parvenir à la dénucléarisation. Pour Washington, le point de départ de toute négociation passe par une « dénucléarisation complète, vérifiable et irréversible » de la Corée du Nord. Pyongyang, appuyé par Pékin et Moscou, privilégie une approche par étapes, « donnant-donnant ».

A Panmunjom, MM. Kim et Trump ont décidé de relancer les discussions de travail sur la dénucléarisation. Sans résultat pour l’instant.

Le 16 juillet, Pyongyang a menacé de ne pas rejoindre les négociations et de reprendre ses essais nucléaires et de missiles intercontinentaux – interrompus en 2018 pour permettre le premier sommet Kim-Trump, en juin 2018 à Singapour – si Washington et Séoul n’annulaient pas des exercices militaires conjoints baptisés 19-2 Dong Maeng, programmés en août.

Américains et Sud-Coréens ont renoncé en 2018 à plusieurs manœuvres de grande ampleur, pour faciliter le dialogue avec le Nord. Mais ils ont décidé d’en maintenir certaines d’échelle réduite, comme 19-2 Dong Maeng.

Insuffisant pour la Corée du Nord qui voit dans ces exercices une menace directe contre sa sécurité. « Les Etats-Unis doivent avant tout établir les conditions et circonstances objectives pour renouer le dialogue sur la dénucléarisation », écrivait le 23 juillet, le Chosun Sinbo, quotidien favorable à la Corée du Nord et basé au Japon.


Chantier d’un nouveau sous-marin

Pyongyang multiplie les signaux traduisant son mécontentement au sujet des manœuvres. Les tirs de projectiles en seraient la dernière manifestation, même si le fait qu’ils soient à courte portée est important : Donald Trump a affirmé que ce type d’engins n’affecteraient pas les négociations.

Le 23 juillet également, l’agence nord-coréenne KCNA relatait l’inspection par Kim Jong-un, vraisemblablement aux chantiers navals de Sinpo (Est), d’un nouveau sous-marin. Accompagné des plus hauts responsables des programmes militaires, nucléaire inclus, il aurait « exprimé sa grande satisfaction de constater que le sous-marin a été conçu et assemblé pour pleinement répondre aux exigences stratégiques militaires du Parti du travail, pour faire face à différentes circonstances ». Il pourrait s’agir d’un submersible lanceur de missiles. En août 2016, la Corée du Nord avait testé un missile, le Pukguksong (Etoile polaire) pouvant être lancé d’un sous-marin.

Pyongyang aurait par ailleurs refusé d’accepter 500 000 tonnes d’aide alimentaire proposées par Séoul. En 2018, selon les Nations unies, La Corée du Nord avait enregistré ses plus mauvaises récoltes depuis plus de dix ans.

Malgré cela, Donald Trump expliquait, le 22 juillet, avoir eu récemment « une correspondance positive avec la Corée du Nord. A nouveau, il n’y a pas d’essais nucléaires, pas d’essais de missiles », avant d’ajouter qu’« à un certain point, quand ils seront prêts, nous serons prêts ». Mike Pompeo espérait le même jour une reprise « prochaine » des discussions. Il a aussi, tout comme la Corée du Sud, confirmé la tenue des exercices 19-2 Dong Maeng.

Source: Le Monde