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Washington met en garde l'Afrique contre les ''promesses creuses'' de la Chine
Face au géant chinois, le réveil américain en Afrique est assumé sans complexe par le Monsieur Afrique du département d'Etat américain, Tibor Nagy. C’est la première tournée africaine pour le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo. Du 15 au 19 février, le chef de la diplomatie américaine s’est rendu au Sénégal, en Angola et en Ethiopie. Le bilan qu’il a fait de son voyage pourrait se résumer ainsi : l’Afrique devrait s’inspirer du secteur privé américain et tourner le dos aux régimes autoritaires qui exploitent ses richesses. Tout le monde a compris que le coup de griffe était destiné à la Chine, premier partenaire commercial du continent africain.

C’est la première tournée africaine pour le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo. Du 15 au 19 février, le chef de la diplomatie américaine s’est rendu au Sénégal, en Angola et en Ethiopie. Le bilan qu’il a fait de son voyage pourrait se résumer ainsi : l’Afrique devrait s’inspirer du secteur privé américain et tourner le dos aux régimes autoritaires qui exploitent ses richesses. Tout le monde a compris que le coup de griffe était destiné à la Chine, premier partenaire commercial du continent africain.

''Les pays africains devraient se méfier des régimes autoritaires aux promesses creuses. ils engendrent la corruption et la dépendance'' - Mike Pompeo, secrétaire d'Etat américain (Discours à Addis Abeba le 19 février 2020)

Devant des diplomates et des chefs d’entreprise réunis à la Commission économique pour l’Afrique à Addis-Abeba, Mike Pompeo a mis en garde les pays africains contre le risque de ''perdre leur prospérité et leur souveraineté''. Tout au long de son voyage, il a salué les succès de l’économie de marché, dénonçant ''les échecs des expériences socialistes des années passées'' au Zimbabwe et en Tanzanie.

''Il ne s’agit pas de remplacer les Chinois''

Washington ne s’en cache pas, il s’agit de mettre en avant son engagement économique, y compris pour contrer la poussée chinoise sur un continent aux forts taux de croissance. L’objectif est de proposer une alternative à la Chine en Afrique, à l’heure de signer des contrats et des partenariats.

''l ne s'agit pas de remplacer les Chinois. Mais je pense que l'Afrique devrait avoir l'occasion de choisir ses partenaires'' - Tibor Nagy, sous-secrétaire d'Etat aux Affaires africaines (Conférence de presse du 15 mars 2019 à Kinshasa)

En fonction depuis juillet 2018, le Monsieur Afrique du département d’Etat américain Tibor Nagy a pointé le modèle chinois qui ''creuse la dette des pays africains''. Il prône une autre formule dite de ''financement en fonds propres'' proposée par des sociétés américaines qui financent des projets d’envergure sans que cela n’ajoute rien à la dette des pays qui en bénéficient. Et contrairement aux pratiques de la Chine, affirme-t-il, les entreprises américaines s’engagent à ne pas apporter dans leurs valises leurs propres employés.

''Les entreprises américaines emploient des gens sur place, procèdent à des transferts de technologies. Elles ne participent pas à la corruption et sont très attentives à l’environnement'', a résumé le diplomate américain, rappelant que contrairement aux entreprises chinoises souvent détenues à 100% par l’Etat, les sociétés américaines ne sont pas publiques.

''Je ne peux pas ordonner à une entreprise américaine d'aller au Gabon ou en Gambie. Je peux les encourager très fortement, mais les sociétés américaines iront là où il y a des opportunités'' - Tibor Nagy, sous-secrétaire d'Etat aux Affaires africaines (Conférence de Presse du 15 mars 2019 à Kinshasa)

Pour Washington, il n’est donc pas question de rester passif face à la mainmise chinoise sur le continent africain. Mais la tâche s’avère difficile. Pékin a développé une présence massive en Afrique : pas moins de 60 milliards de dollars en nouveaux financements ont été promis et 200 accords de coopération signés lors du sommet Chine-Afrique de 2018.

Bataille pour l’accès aux ressources minières et pétrolières

Fournisseur de biens et prestataire de services, la Chine est présente dans le secteur des infrastructures et des mines. Ses activités s’étendent désormais sur la majorité des pays africains. Lignes ferroviaires en Angola, réseau autoroutier en Algérie, centrales hydroélectriques au Nigeria à des conditions avantageuses... les investissements de Pékin accumulés au cours des dix dernières années en Afrique sont estimés à plus de 170 milliards de dollars.

En échange, la Chine se voit attribuer par ses partenaires africains des concessions pétrolières, des permis de prospection minière et les matières premières dont elle a besoin pour entretenir sa croissance économique. Face au géant chinois, le réveil américain en Afrique est assumé sans complexe par le Monsieur Afrique du département d’Etat américain, Tibor Nagy. ''Nous devons rester une alternative positive et indiquer clairement que l’engagement avec les Etats-Unis sera synonyme d’une plus grande prospérité et d’une plus grande sécurité pour l’Afrique'', répète-t-il dans ses discours.

Comme le fait Pékin depuis plusieurs années, Washington veut aussi s’assurer l’accès aux matières premières et aux ressources pétrolières abondantes en Afrique. Et comme Pékin, les Etats Unis veulent conquérir de nouveaux marchés sur ce continent qu’ils ont longtemps ignoré.

Source: FranceInfo