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Enlèvements de ses filles, menaces, mariage forcé... révélations marquantes sur l'émir de Dubaï
Un juge anglais a autorisé la diffusion des résultats d'une enquête ouverte dans le cadre de la bataille pour la garde des enfants de Haya de Jordanie et de Mohammed ben Rached al-Maktoum.

Le sheikh Mohammed ben Rached al-Maktoum voulait empêcher ces révélations... elles risquent d'avoir un retentissement gigantesque. Un juge anglais a autorisé la diffusion des éléments retenus à l'encontre de l'émir de Dubaï, engagé dans un combat judiciaire contre Haya de Jordanie. La princesse, sa sixième et plus jeune épouse, a fui les Émirats arabes unis l'an dernier en demandant le divorce et la garde de leurs enfants, dénonçant un risque de mariage forcé pour leur fille. Selon la quadragénaire citée par le «Guardian», leur fille, aujourd'hui âgée de 12 ans, aurait été promise à Mohammed ben Salmane, dit «MBS», l'influent prince héritier saoudien. Âgé de 34 ans, il est accusé d'avoir commandité le meurtre de Jamal Khashoggi, éditorialiste saoudien et opposant, tué dans le consulat saoudien d'Istanbul et dont le corps n'a jamais été retrouvé.

Après la fuite de la princesse Haya à Londres, où elle a pu compter sur le soutien de la reine Elizabeth II, le sheikh Mohammed ben Rached al-Maktoum avait lancé une procédure judiciaire pour obtenir le retour à Dubaï d'Al-Jalila, 12 ans, et de Zayed, 8 ans, contre laquelle s'est battue la demi-soeur du roi Abdallah II de Jordanie. Cela a entraîné la procédure judiciaire en cours, dans laquelle le juge a également reproché au souverain dubaïote la publication d'écrits menaçants envers la princesse Haya, dont il aurait divorcé sans la prévenir, en février 2019, après l'avoir accusée d'avoir une relation adultérine avec un de ses gardes du corps. «Je t'ai donné de la confiance et de la place... La plus grande erreur que tu as faite était de mentir. [...] Tu n'as plus de place à mes côtés. Je me fiche si tu vis ou si tu meurs», avait-il notamment écrit à l'été dernier.

Le sheikh aurait bien fait enlever ses deux filles

Selon les éléments présentés devant une cour des affaires familiales de Londres, le sheikh a bien commandité l'enlèvement de deux de ses filles, l'un en Angleterre, l'autre dans l'océan Indien. Le premier remonte à 2000 : le «Guardian» avait révélé que la princesse Shamsa, alors âgée de 19 ans, avait été enlevée en pleine rue, à Cambridge, par des représentants dubaïotes qui l'avaient emmenée de force aux Émirats. Une enquête avait alors été ouverte mais aucune conséquence n'avait suivi, notamment à cause du manque de coopération du ministère des Affaires étrangères, reproche désormais le juge. La princesse Latifa, 32 ans, une des 23 enfants que le dirigeant de 69 ans a officiellement reconnus, avait été rapatriée à Dubaï en 2018 après ce que les autorités dubaïotes ont qualifié d'«enlèvement». La princesse, dont aucune nouvelle n'a filtré depuis son retour à Dubaï, souhaitait rejoindre l'Inde d'où elle se serait envolée vers les Etats-Unis pour démarrer une nouvelle vie loin des Émirats, selon une amie qui l'avait aidée. Elle avait même publié une vidéo dans laquelle elle était critique envers Dubaï et son père.

C'est d'ailleurs le retour forcé de la princesse Latifa qui aurait soulevé l'interrogation de la princesse Haya. Si elle avait dans un premier temps soutenu son mari, des éléments l'auraient par la suite inquiétée, provoquant des tensions dans le couple. À tel point qu'il aurait aussi tenté de l'enlever : le 11 mars 2019, a raconté la quadragénaire, un hélicoptère s'est posé près de chez elle et le pilote a tenté de la faire monter de force pour la conduire à Awir, «une prison dans le désert». La princesse n'aurait dû sa sécurité qu'à son fils, qui s'est accroché à elle. «La mère a reçu une série de notes anonymes, laissées dans sa chambre ou ailleurs, proférant des menaces comme : ''Nous allons prendre ton fils -ta fille est la nôtre- ta vie est finie''», peut-on lire dans le document. «À deux reprises en mars 2019, la mère assure avoir trouvé un pistolet sur son lit», poursuit le texte.

Si le sheikh a nié tous les éléments rassemblés, évoquant «un sujet très personnel et privé», le juge McFarlane l'accuse nommément : «Ces éléments rassemblés montrent bien un comportement sur deux décennies où, lorsqu'il l'a estimé nécessaire, le père a utilisé tous les pouvoirs très conséquents à sa disposition pour parvenir à ses fins».

Source: Paris Match